Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité a décidé, ce 12 septembre 2025 de proroger jusqu’au 12 septembre 2026 le régime de sanctions en vigueur qui concerne le Soudan. En adoptant à l’unanimité la résolution 2791 (2025), il a en outre décidé de se prononcer, au plus tard à cette même date, sur une nouvelle reconduction éventuelle.
Seule nouveauté de cette reconduction technique, le Conseil de sécurité se déclare « gravement préoccupé par les informations faisant état d’actes de violence sexuelle liée au conflit » et insiste sur « la nécessité de demander des comptes aux responsables de ces violations et atteintes ».
La situation au Darfour est « catastrophique », avec une violence généralisée et des déplacements massifs, a fait remarquer la délégation des États-Unis, porte-plume du texte. Dès lors, renouveler le régime de sanctions envoie « un message clair à la communauté internationale, à savoir que les coupables devront rendre des comptes », s’est-elle félicitée.
Le représentant de la Sierra Leone, qui s’exprimait au nom des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), a salué les efforts déployés pour parvenir à un consensus, expliquant avoir voté en faveur de la résolution car le texte reprend « nos principales préoccupations », y compris l’harmonisation des calendriers du renouvellement des mesures de sanctions et du mandat du Groupe d’experts. L’objectif ultime reste « d’alléger les sanctions à la lumière de l’amélioration sur le terrain », a-t-il précisé.
Le Royaume-Uni a salué l’ajout, dans le mandat, d’un nouveau langage exprimant des préoccupations face aux informations faisant état de violences sexuelles liées aux conflits, « qui continuent d’être utilisées comme arme de guerre », a déploré le Danemark.
Quant au Pakistan, il a exprimé sa préoccupation face à la violation de l’embargo sur les armes. Même constat de la Fédération de Russie, qui a fait part de ses doutes quant à l’efficacité d’un régime de sanctions décrété il y a plus de 20 ans et qui « laisse à désirer ». Ce régime « ne doit pas être utilisé pour entraver les efforts du Gouvernement soudanais visant à rétablir l’ordre constitutionnel », a insisté son représentant. Abondant dans le même sens, la Chine a plaidé pour que ces sanctions ne soient pas utilisées comme un outil de pression politique.
Le représentant du Soudan s’est félicité de la reconduction technique de cette résolution et a salué les efforts des différentes délégations pour son adoption. Cependant, a-t-il déploré, la dynamique de mise en œuvre a pâti de faits récents, pointant notamment l’intervention de certains acteurs extérieurs, et visant en particulier les Émirats arabes unis.
Selon lui, « des mercenaires sont arrivés sur le territoire venant de Colombie, ainsi que des sociétés de sécurité privées ayant leur siège aux Émirats arabes unis ». Toutes ces tentatives auraient pour objectif de « redessiner la carte du Soudan sur fond de chaos ambiant », a-t-il accusé, en affirmant détenir des justificatifs à l’appui. « Nous refusons la mise en place de toute entité ethnique ou gouvernement parallèle. Nous ne le permettrons pas et le Soudan contrera toute tentative de division menée par des parties extérieures. »
Le représentant soudanais a également dénoncé « une nouvelle voie d’approvisionnement logistique via le désert libyen qui aide les milices au Darfour ». Toutes ces informations, a-t-il précisé, ont été communiquées au Conseil de sécurité.
Évoquant enfin le Groupe d’experts, il a appelé à mettre un terme à la controverse entourant les agressions contre le Soudan et le rôle des mercenaires, en soulignant la nécessité de « ne pas ignorer les éléments de preuve » et en exhortant le Groupe à faire preuve, à l’avenir, de « professionnalisme et de crédibilité ».
Source ; un.org