L’Association africaine d’accompagnement d’accidents (AFCA) a organisé ce 22 mai un forum sur le « Projet route». Des experts du secteur de l’assurance, des représentants des forces de l’ordre et des institutions judiciaires, ainsi que des spécialistes de l’entrepreneuriat et de la réinsertion sociale, se sont accordés sur les dispositions à prendre pour éduquer, protéger et accompagner les victimes.
Dans un contexte où les accidents de la route continuent de faire des ravages, laissant derrière eux des victimes souvent démunies face aux réalités médicales et juridiques, l’Association Africaine d’Accompagnement d’Accidents (AFCA) que préside M. François Legrand Tchendjou, s’impose comme un acteur clé dans la prise en charge des accidentés. Depuis une décennie, elle œuvre pour une meilleure sensibilisation et un accompagnement structuré des victimes, en collaboration avec les assurances, les hôpitaux et les administrations publiques.
La présence au forum de Yaoundé des experts du secteur assurantiel, des représentants des forces de l’ordre et des institutions judiciaires, ainsi que des spécialistes de l’entrepreneuriat et de la réinsertion sociale et même des victimes, a permis de s’imprégner de la situation exacte des accidentés : prise en charge médicale insuffisante, absence de couverture assurantielle adéquate, et difficultés de réinsertion sociale.
Assurances factices
L’un des points centraux du forum a été la problématique des assurances factices, un phénomène qui prend de l’ampleur et expose les assurés à des risques majeurs. Le Procureur de la République présent a alerté sur les implications légales de ces fausses attestations, soulignant que leur détention peut entraîner des poursuites judiciaires et une absence totale de prise en charge en cas d’accident. Le représentant du Secrétariat d’État à la Défense (SED) a détaillé les conséquences pour les personnes mises en cause dans un accident lorsqu’elles détiennent une assurance frauduleuse. Le Commissaire de Police, représentant la Direction Générale à la Sécurité Nationale (DGSN), a quant à lui insisté sur la responsabilité des assurés eux-mêmes, souvent victimes de ces pratiques sans en mesurer les dangers.
La responsable d’AGC Assurances a apporté un éclairage essentiel sur les critères permettant de différencier une assurance légale d’une assurance factice. Elle a également présenté les modalités à remplir pour se conformer aux exigences légales, évitant ainsi de tomber dans le piège des fausses attestations qui pullulent dans les rues du Cameroun.
Autonomiser les accidentés
Au-delà de la prise en charge immédiate, Mme Djeumo Bandji Andréas Daniella, experte en entrepreneuriat, a mis en avant l’importance de l’autonomisation des accidentés après leur consolidation. Elle a souligné que la réinsertion sociale passe par des formations adaptées et des opportunités économiques, permettant aux victimes de retrouver une stabilité afin de ne pas sombrer dans la précarité. Les participants au forum de Yaoundé se sont accordés sur la nécessité de renforcer la sensibilisation et mobiliser davantage de ressources pour soutenir l’AFCA. L’association, a besoin d’un appui accru des institutions publiques et privées pour pérenniser son action et élargir son champ d’intervention.
Dans un pays où les accidents de la route sont une réalité quotidienne, « Projet Route » s’impose comme une initiative essentielle pour éduquer, protéger et accompagner les victimes. Il est impératif que les citoyens prennent conscience des enjeux liés à l’assurance et que les autorités intensifient la lutte contre les fraudes qui fragilisent le système de prise en charge des accidentés.
