L’indice des prix des boissons établi par la Banque mondiale a augmenté de 18 % en décembre, à la suite de l’envolée des prix du café et du cacao, sur fond de nouvelles inquiétudes concernant l’offre. L’indice, qui avait reculé de 6 % au troisième trimestre de 2024 (par rapport au trimestre précédent), reste supérieur d’environ 91 % à son niveau d’il y a un an. Après une hausse de 58 % en 2024, il devrait baisser de 9 % en 2025, puis encore de 3 % en 2026 à mesure que la production de café et de cacao se redressera.
Les prix du café repartent à la hausse. Les cours du café arabica ont bondi de 13 % au mois de décembre 2024, pour atteindre un niveau supérieur de plus de 60 % à celui observé il y a un an. Les prix du robusta ont connu une progression de 5 % (en glissement mensuel), pour se situer à plus du double de ceux enregistrés à la même période l’année dernière. La production mondiale de café, estimée à 169,8 millions de sacs pour la saison 2023-2024, devrait augmenter légèrement pour atteindre 172,4 millions de sacs en 2024-2025. Elle reste cependant inférieure aux niveaux de 2020-2021. Le cours du café demeure très exposé aux risques qui pèsent sur l’offre mondiale. Si l’amélioration des conditions météorologiques en Asie de l’Est a quelque peu atténué les pressions sur les prix du robusta, la production d’arabica du Brésil accuse des déficits considérables pour la campagne en cours (2024-2025), qui risquent de se prolonger la saison prochaine. Les prix de l’arabica devraient, selon les prévisions, reculer de 5 % environ en 2025, puis se stabiliser en 2026. De même, les prix du robusta devraient enregistrer un repli similaire à ceux de l’arabica en 2025, suivi d’une nouvelle baisse de 7 % en 2026.


Les prix du cacao s’envolent. Le cours du cacao a grimpé de 30 % en décembre, pour se situer en moyenne au-dessus de 10 dollars le kilo. Cette forte hausse est imputable aux inquiétudes suscitées par de mauvaises conditions météorologiques en Afrique de l’Ouest, conjuguées à une forte demande saisonnière. La production mondiale de cacao aurait enregistré selon les estimations une baisse de 14 % au cours de la campagne 2023-2024, pour tomber à 4,2 millions de tonnes, contre 4,9 millions la saison précédente. Une baisse due en grande partie à celle de la production de la Côte d’Ivoire et du Ghana, deux pays à l’origine de près de 60 % du cacao mondial. Les conditions d’approvisionnement devraient s’améliorer au cours de la campagne 2024-2025, en particulier en Côte d’Ivoire, où une météorologie favorable dans les principales régions productrices pourrait entraîner une progression de 17 % de la production. Après avoir été multipliés par deux en 2024, les prix du cacao devraient diminuer de 13 % environ en 2025, puis de 2 % encore en 2026 avec l’arrivée d’un supplément d’offre sur le marché. Cependant, l’éventuel retour de conditions météorologiques défavorables en Afrique de l’Ouest constitue un risque important de hausse des prix.

