Le scrutin du mois d’avril, va marquer la fin de la transition. Des dispositions sont en cours pour une élection transparente et sans heurtes. Le vainqueur sera président de la République du Gabon pour les sept prochaines années avec la possibilité de renouveler son mandat une seule fois, selon la nouvelle Constitution.
La date du 12 avril prochain n’est pas une grande surprise pour la classe politique et les Gabonais en général. Une rumeur orchestrée sur les réseaux sociaux, sans être démentie, annonçait déjà l’élection à cette période. Reste que son officialisation a, malgré tout, suscité un certain nombre de réactions dans la classe politique gabonaise.
Ancien vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, qui conteste la nouvelle Constitution adoptée il y a un peu plus d’un an ainsi que le nouveau code électoral, explique ainsi avoir été piqué au vif quand il a appris que le premier tour de l’élection présidentielle aurait lieu dans moins de trois mois. « Nous refusons catégoriquement cette date qui n’est pas consensuelle, qui n’est pas concertée par la classe politique. C’est une aberration et nous invitons à plus de concertation, à un dialogue, non pas dans la peur mais dans la sérénité », déclare-t-il en accusant aussi le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, de se tailler un processus électoral à la hauteur de ses ambitions politiques.
Président du Front patriotique gabonais (FPG), Gerard Ella Nguema estime, lui, à l’inverse, que l’annonce de cette date est une sage décision. « Nous sommes d’accord avec [elle]. Nous pensons que la décision prise par le dernier Conseil des ministres est une bonne décision pour que nous puissions retrouver l’ordre constitutionnel dans les tous prochains jours », affirme ce dernier qui est aussi député et troisième secrétaire de l’Assemblée nationale.
Après le référendum du 16 novembre 2024 dernier qui a permis d’adopter une nouvelle Constitution, le ministère de l’Intérieur avait immédiatement lancé la révision de la liste électorale. L’opération démarrée le 2 janvier prend fin le 31 de ce mois.
Nouveau Code électoral
Parallèlement, une commission s’est chargée de rédiger le nouveau Code électoral. Celui-ci a été adopté par le Parlement le 19 janvier dernier. Le texte, non encore rendu public, fixe entre autres les critères d’éligibilité à la présidence de la République. Il autorise notamment les militaires, les magistrats et les comptables publics à être candidats à toutes les élections.
Si la Cour constitutionnelle ne retoque pas cette disposition, le général Brice Clotaire Olingui Ngéma, qui s’est emparé du pouvoir après le coup d’État du 30 août 2023, pourrait être candidat. Il est silencieux sur ses intentions, même si ses partisans appellent à sa candidature. Des leaders politiques et associatifs s’y opposent.