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CAMEROUN : Le Conseil constitutionnel déclare irrecevable le recours de Tomaino Ndam Njoya en annulation complète du scrutin présidentiel

Par Divine Cho Teneng
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La seule femme, candidate à l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, Tomaino Ndam Njoya, présidente de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) a vu  son recours en annulation du scrutin rejeté par le Conseil constitutionnel réunie ce mercredi 22 octobre à Yaoundé. Les arguments avancés dans sa plaidoirie par Me Xaverine Kangue Ndong Ntah, la brillante avocate du collège des 8 avocats commis par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), ont suffi pour que le Conseil constitutionnel déclare le recours de la plaignante irrecevable. Parcourons l’essentiel de la plaidoirie.

Me Xaverine Kangue Ndong Ntah, du collège des 8 avocats commis par le RDPC dans le cadre des débats sur les recours au Conseil constitutionnel du Cameroun à l’occasion de l’élection présidentiel du 12 octobre 2025.

Face aux membres du conseil constitutionnel, Me Xaverine Kangue Ndong Ntah commence par relever que « l’annulation totale de l’élection présidentielle, soit le vote à l’échelle du Cameroun tout entier, ce qui est tout de même très grave ». L’avocate renchérit : « Elle vous demande une annulation totale et soulève comme griefs la restriction des libertés individuelles et les fraudes massives qui auraient entachés la sincérité de l’élection dans l’arrondissement de Meyomessi dans le bureau de vote de l’école publique d’Oding, dans des bureaux de votes à Foumban, à Koutaba sans toutefois rapporter la moindre preuve de ses allégations et démontrer l’écart des voix qui lui aurait été préjudiciable ».

L’avocate souligne que : «  Tomaino s’avise maladroitement de donner quelques chiffres du bureau de vote de l’école publique d’Oding dans l’arrondissement de Meyomessi qui  aurait 91 électeurs inscrits, dont le  comptage de voix attribuait au candidat Paul Biya 91 voix, à Patricia Tomaino Ndam Njoya 04 voix et 01 bulletin nul ». Ceci amène l’avocate à dire que : « cette saisine est grotesque, la requérante souhaite que l’élection présidentielle soit annulée pour un seul bureau de vote donc elle a daigné vous  communiquer ses chiffres imaginaires ».

Tomaino Ndam Njoya, Présidente de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC)

Œuvre de pédagogie

« Nous faisons œuvre de pédagogie en prenant à témoin l’opinion publique dans cette salle, la fraude électorale principalement les manœuvres et les pressions sur les électeurs, la manipulation du résultat du scrutin, les irrégularités observéeslors dudépouillement, le juge de l’élection ne peut annuler le scrutin que dans l’hypothèse où ces irrégularités ont constitués une fraude destinée à fausser le résultat des élections et qu’un faible écart de voix est constaté entre les candidats » précise-t-elle.

Me Xaverine Kangue Ndong Tah , s’interroge : « Madame Tomaino Ndam Njoya qui se trouve à des années lumières après … le candidat … Paul Biya et ce d’après sa propre requête à peine 4 voix d’écart dans ce bureau de vote de l’arrondissement de Meyomessi, peut-elle sans vergogne se présenter devant vous pour formuler une telle demande si ce n’est par pure hérésie ? »

« Si juridiquement le code électoral permet au candidat de demander l’annulation d’une élection présidentielle totale ou partielle devant le conseil constitutionnel, il nous appartient de souligner que du point de vue politique on ne s’y amuse pas car l’annulation d’une élection présidentielle est une paire de manches et lourde de conséquences », rappelle l’avocate.

Conseil Constitutionnel du Cameroun

Garant de l’élection présidentielle

Me Xaverine Kangue Ndong Tah renchérit : « Toutle monde espère que ça n’arrive jamais ! Y compris vous le Conseil constitutionnel, garant de l’élection présidentielle. A titre illustratif, en 1965 en France, François Mitterrand, alors candidat, avait saisi le conseil constitutionnel français visant à annuler les opérations électorales. Cette saisine avait fait l’objet d’une décision de rejet, en l’occurrence en raison de l’absence de précisions permettant d’apprécier le bien-fondé de la saisine ».

L’avocate met le Conseil constitutionnel face à ses responsabilités : « Au vue de cette argumentation, Pouvez- vous prendre le risque d’annuler une élection présidentielle ? De vous opposer, à des millions d’électeurs, remettre ainsi en cause la démocratie ? » Elle souligne que « Madame Tomaino ne le sait peut-être pas, l’article 135 du code électoral dispose qu’en cas d’annulation totale ou partielle de l’élection présidentielle, le Président sortant reste au pouvoir. Son excellence Monsieur Paul Biya restera Président de la République, c’est encore à lui qu’il appartiendra de convoquer à nouveau le corps électoral, l’étau se resserrera sur elle quel que soit son angle d’attaque ».

« Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel et honorables membres du conseil. Si par extraordinaire vous déclarez le recours de Madame Tomaino recevable, vous le rejetterez sur le fond pour les arguments sus-évoqués ». Conclut-elle.

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