C’est au cours de ce mois d’avril que ces saisies ont été effectuées à l’aéroport international de Douala, la capitale économique du Cameroun. Les douanes ont en effet intercepté le 15 avril 70kg de stupéfiants dans un vol en provenance de l’Afrique du Sud, puis 30kg le 25 avril à destination de l’Inde.
La première cargaison de 70 kilos était dissimulée dans des compresseurs d’air : cocaïne, méthamphétamines, éphédrine. Valeur estimée : trois millions de dollars américains. Pour une consommation sur le sol camerounais.
Le capitaine Gabriel Ngha Nfor, chef de la subdivision commerciale des Douanes à l’aéroport international de Douala, explique que les services douaniers ont été alertés par les autorités françaises sur ce mode opératoire après une saisie similaire en mars à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
Des drogues de synthèses vraisemblablement fabriquées sur le continent africain
Les douanes camerounaises ont ainsi surveillé de près les livraisons de pompes à air en provenance d’Afrique du Sud sur un vol opéré par la compagnie RwandAir. « Nous avons effectué la surveillance en attendant de voir qui viendrait chercher ses colis, et quelques jours plus tard, un déclarant est venu effectuer les formalités, explique le capitaine Gabriel Ngha Nfor, au micro d’Amélie Tulet. Nous avons donc mis la main sur ce déclarant, un Camerounais de nationalité. Nous avons fait les procédures, effectué la saisie. Et le dossier a été transféré au procureur de la République pour la suite des enquêtes ».
Si la cocaïne provient généralement d’Amérique latine, selon le capitaine Ngha Nfor, les drogues de synthèses, elles, ont vraisemblablement été fabriquées sur le continent africain, à partir d’intrants, des précurseurs chimiques, entrés légalement sur le sol africain. Le ressortissant camerounais appréhendé est âgé d’une vingtaine d’années.
« Nous avons renforcé les contrôles afin de démanteler ces réseaux »
La deuxième saisie a eu lieu quelques jours plus tard, sans lien avec la première, mais toujours à l’aéroport de Douala : 30 kilos, uniquement de la cocaïne, cachés cette fois au milieu d’épices dans le bagage d’un autre Camerounais, âgé, lui, d’une cinquantaine d’années et enregistré pour un vol Ethiopian Airlines à destination de New Delhi, en passant par Addis-Abeba. Valeur marchande estimée à 2,3 millions de dollars.
« Pour nous, ce sont des saisies très importantes, souligne le capitaine Ngha Nfor. C’est vraiment énorme et vraiment ça appelle les uns et les autres à se mettre en question pour savoir exactement ce qu’il se passe. Nous avons renforcé les contrôles afin de démanteler ces réseaux ».
Dès la première saisie mi-avril, le ministre camerounais des Finances a réagi, réaffirmant l’engagement des Douanes à travailler avec les forces de sécurité et partenaires contre ce trafic transnational de stupéfiants.