Le ministre nigérien du Pétrole a annoncé le lundi 24 février l’évacuation de plus de 14 millions de barils de pétrole brut produit au pays, malgré la frontière toujours officiellement fermée entre les deux pays.
« À la date d’aujourd’hui, 14 cargos (navires-citernes) ont chargé 14 138 316 barils » de pétrole brut via le Bénin, a précisé le ministre nigérien du pétrole, Sahabi Oumarou à la télévision publique. Sur ces quantités de brut, « la part de l’État nigérien est de 3 553 802 barils », a-t-il relevé. Le reste est détenu par la China National Petroleum Corporation (CNPC), société pétrolière appartenant à l’État chinois qui assure l’extraction de l’or noir. Le Niger avait commencé en 2024 l’acheminement de son brut via un oléoduc reliant Agadem (nord-est du Niger) vers le port béninois de Sèmè-Kpodji. Ce pipeline mis en service en 2024 représente une avancée pour l’industrie pétrolière nigérienne, permettant une exportation directe sans dépendre des infrastructures d’autres nations.
Une frontière toujours fermée entre Niger et Bénin
Les chargements de l’or noir au port avaient été temporairement perturbés en raison d’une brouille entre les deux pays. Leurs relations se sont tendues avec le coup d’État du 26 juillet 2023 qui a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum. Le Niger maintient sa frontière fermée avec le Bénin qu’il a accusé à plusieurs reprises de servir de base arrière à des « terroristes » et de vouloir le déstabiliser, ce que Cotonou a toujours nié. En janvier, l’armée nigérienne et Wapco – filiale de CNPC – ont signé des accords pour « la sécurisation des opérations » et des « installations pétrolières », dont l’oléoduc visé par une série d’attaques depuis l’année dernière.