Le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa était en Turquie ce mardi 4 février pour son deuxième déplacement à l’étranger depuis son arrivée au pouvoir en décembre dernier, après le renversement du régime de Bachar el-Assad. Il a été reçu à Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdoğan. La rencontre a duré un peu plus de trois heures, suivie d’une courte déclaration conjointe qui visait avant tout, pour les deux dirigeants, à afficher leur bonne entente.
Recep Tayyip Erdoğan a salué d’emblée une « visite historique », qu’il a décrite comme « le commencement d’une période d’amitié constante et de coopération » entre la Turquie et la Syrie. Ahmed al-Charaa, pour sa part, a dit vouloir « transformer » les relations turco-syriennes en une « coopération stratégique profonde ».
Les deux hommes n’ont pas fait d’annonce à l’issue de leur rencontre. Devant la presse, ils n’ont pas évoqué, en particulier, les contours d’une possible coopération militaire qui pourrait impliquer, selon des sources citées par l’agence Reuters, l’entraînement par la Turquie des forces armées syriennes ou encore l’établissement de bases aériennes turques en territoire syrien.
« Nous sommes d’accord sur à peu près tous les sujets », s’est néanmoins félicité Recep Tayyip Erdoğan. Le président turc a insisté sur « la lutte contre le terrorisme ». Ce qui, pour Ankara, implique le démantèlement de la région kurde autonome dans le nord-est de la Syrie : « Nous avons tout particulièrement discuté des mesures qui seront prises contre l’organisation terroriste séparatiste et ses partisans qui occupent le nord-est de la Syrie. J’ai souligné que nous étions prêts à apporter le soutien nécessaire à la Syrie dans la lutte contre toutes les formes de terrorisme. Je voudrais dire ma satisfaction face à la forte volonté de mon frère Ahmed al-Charaa au sujet de la lutte contre le terrorisme. »
De violents combats opposent depuis novembre les forces kurdes, ennemies d’Ankara, aux factions pro-turques dans le nord de la Syrie. Un attentat à la voiture piégée, non revendiqué, a fait lundi au moins vingt morts. Ahmed al-Charaa a conclu l’échange en invitant le président turc à une visite en Syrie.