Trois Américains condamnés pour leur rôle dans un coup d’État manqué en République démocratique du Congo l’année dernière ont été renvoyés chez eux, aux États-Unis, pour y purger le reste de leur peine d’emprisonnement.
Les trois hommes avaient été condamnés à mort par un tribunal militaire avant que leur peine ne soit commuée en prison à vie la semaine dernière. La porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce, a déclaré que les trois personnes étaient « sous notre garde ». Ce rapatriement intervient alors que les États-Unis et la République démocratique du Congo envisagent de conclure un accord en vue d’exploiter les immenses richesses minérales de ce pays d’Afrique centrale.
La semaine dernière, le conseiller principal du président américain Donald Trump pour l’Afrique s’est rendu en RD Congo et a confirmé que les deux pays étaient en pourparlers au sujet des minerais et a déclaré que cela pourrait impliquer des « investissements de plusieurs milliards de dollars ». La RD Congo possède d’importants gisements de coltan et de cobalt, utilisés dans les équipements électroniques et les batteries des voitures électriques, qui sont actuellement exploités en grande partie par des sociétés minières chinoises.
Les trois condamnés américains – Marcel Malanga Malu, Tylor Thomson et Zalman Polun Benjamin – ont quitté la RD Congo mardi pour purger le reste de leur peine aux États-Unis, a déclaré la porte-parole de la présidence congolaise, Tina Salama. Ils ont été escortés jusqu’à l’aéroport international de N’Djili à Kinshasa dans le « strict respect des procédures légales », a déclaré la présidence de la République démocratique du Congo. Ce transfert « s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la diplomatie judiciaire et de la coopération internationale en matière de justice et de droits de l’homme » entre la RD Congo et les Etats-Unis, a ajouté la présidence. Les Américains faisaient partie des 37 personnes condamnées à mort en septembre dernier par un tribunal militaire.

Jean-Jacques Wondo, qui possède la double nationalité congolaise et belge et qui a également été condamné à mort, a été transféré en février en Belgique pour des raisons de santé.
Il n’est pas certain que les autres condamnés, dont un Britannique, un Belge et un Canadien, verront également leur peine commuée. Ils étaient accusés d’avoir mené une attaque contre le palais présidentiel et le domicile d’un allié du président Félix Tshisekedi en mai 2024 dernier. Ils ont ensuite été reconnus coupables d’association de malfaiteurs, de terrorisme et d’autres chefs d’accusation, qu’ils ont niés.
Le chef présumé du complot, Christian Malanga, ressortissant américain d’origine congolaise, a été tué au cours de l’attaque, ainsi que cinq autres personnes. Son fils, Marcel Malanga Malu, fait partie des personnes renvoyées chez elles mardi. Les détails de l’accord de transfert de prisonniers n’étaient pas immédiatement clairs, mais le département d’État a déclaré qu’il était au courant du rapatriement effectué en collaboration avec l’ambassade des États-Unis à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.
Mais les experts juridiques disent qu’il est peu probable que les Etats-Unis les libèrent ou raccourcissent leurs peines, rapporte l’agence de presse AP. La porte-parole du Département d’État a déclaré que les États-Unis condamnaient les attaques armées et soutenaient la tentative de la République démocratique du Congo de faire en sorte que les condamnés répondent de leurs actes, mais elle a également demandé « un traitement cohérent, compatissant et humain, ainsi qu’une procédure judiciaire équitable ».
Joseph Szlavik-Soto, un lobbyiste travaillant pour le gouvernement congolais, a déclaré à l’agence de presse Reuters que ce dernier avait accepté de payer pour les dommages causés par les manifestants qui ont attaqué l’ambassade américaine et d’autres missions au début de l’année. Les autorités américaines n’ont pas encore commenté l’affaire.