Un jour après le dernier délai de dépôt de candidature à l’élection présidentielle du 12 avril prochain, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a annoncé dimanche 9 mars que quatre candidats seulement sur 23 sont aptes à participer au prochain scrutin. Dix-neuf autres sont recalés, mais tout n’est pas fini pour eux : ils ont 72 heures pour faire appel auprès de la Cour constitutionnelle.
Sans surprise Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition, auteur du coup d’État contre le régime Bongo, fait parti des quatre. On note aussi les candidats Alain-Claude Bilie By Nze, le dernier Premier ministre d’Ali Bongo; le médecin Stéphane Germain Iloko, un ancien cadre du PDG et Joseph Lapensée Essigone, juriste inspecteur des impôts. Ils sont tous candidats indépendants.
Le syndicaliste Jean-Rémy Yama, grande figure de la société civile, est recalé. La raison : il ne dispose pas du certificat de naissance de son père. « C’est une mascarade. C’est triste » a-t-il réagi, en précisant que son père est né en 1920, au moment où « le Gabon, administrativement, n’existait pas ». « Sur mon acte de naissance, mon père et ma mère sont Gabonais », a-t-il ajouté. « Je vais saisir la Cour constitutionnelle et si elle persiste dans cette mascarade, je ferai du 12 avril une journée « Gabon mort », conclut Jean-Rémy Yama.
Recalés également : Pierre Claver Maganga Moussavou, l’ancien vice-président âgé de 72 ans alors que la Constitution a introduit une limite d’âge à 70 ans pour se porter candidat, ainsi que Marlène Essola Effoutamane, l’une des 3 femmes à avoir déposé un dossier pour la présidentielle. Pour elle, le rejet de sa candidature s’explique par une Constitution et un code électoral taillés sur mesure pour le président de la Transition. Elle dénonce en outre un processus précipité et une administration incapable de fournir à temps aux candidats les documents exigés.
Un autre candidat écarté, Alain Simplice Boungoueré, affirme, quant à lui, que son dossier est complet et demande qu’on lui précise les raisons de cette décision, afin de pouvoir la contester devant la Cour constitutionnelle.
