Quarante-quatre ans après l’élection de son père, l’Espagnol Juan Antonio Samaranch Junior est un des sept candidats à l’élection du président du CIO (Comité International Olympique) pour succéder à l’Allemand Thomas Bach le 20 mars prochain.
« Je possède la meilleure expérience pour faire tourner la machine et pour le faire dès le premier jour », estime Juan Antonio Samaranch Junior dans un entretien accordé à l’AFP. Il est membre du CIO depuis 25 ans. « Le monde actuel est plus complexe que jamais. Je pense que le paradigme dans lequel nous vivons depuis 50 ans, reposant sur la paix et l’ordre, est vraiment remis en question. Dans ces conditions, la clé, selon moi, c’est l’expérience », dit l’un des sept candidats.
Le fils de l’ancien patron emblématique du CIO Juan Antonio Samaranch, ancien secrétaire d’État aux Sports sous la dictature de Franco, décédé en 2010, dont le long règne (1980-2001) reste associé à l’explosion des revenus de l’olympisme, n’a pas de passé d’athlète. Mais il est pour la deuxième fois vice-président du CIO (2016-2020 et depuis 2022), et suit de près les questions marketing.
Explorer de nouvelles sources de revenus
Dans son manifeste, celui qui récuse l’étiquette de « fils de » veut notamment explorer de nouvelles sources de revenus et recommande un réexamen du programme de sponsoring international. Autrefois vendeur de parfums, Juan Antonio Samaranch Junior, né à Barcelone, compte avant tout sur son savoir-faire commercial pour être élu à la tête du CIO.
Père de quatre enfants, qui a aussi travaillé dans le secteur bancaire, Juan Antonio Samaranch Junior estime que les valeurs du CIO sont plus nécessaires que jamais. « Nous sommes l’un des seuls phares qui diffuse cette idée d’universalité, de fraternité, de célébration des différences », argumente-t-il. Il souhaite faire face à la politisation du sport. « Notre tâche est simple à définir, mais difficile à exécuter, avoue-t-il. Nous devons éviter d’être utilisés, faire très attention à conserver notre indépendance et notre neutralité. Nous devons continuer à être apolitiques. Et on ne peut pas imaginer à quel point c’est difficile. »
Pour Juan Antonio Samaranch Junior, « le président du CIO doit être sur un pied d’égalité avec des géants comme les États-Unis, la Chine, l’Union européenne et l’Inde, et qu’il vous faudra donc faire preuve de discernement pour siéger à cette table ».
Soutien à la boxe olympique
Alors que le CIO vient d’accorder une reconnaissance provisoire à World Boxing, créée en 2023 avec l’ambition de maintenir la boxe au programme des Jeux olympiques, Juan Antonio Samaranch Jr, a affiché un soutien clair à la discipline dans un entretien avec l’AIPS. « Le CIO a reconnu la nouvelle fédération et je pense que c’est un pas en avant très important. Mais laissez-moi vous dire une chose : avec ou sans cela, sous ma présidence, la boxe sera toujours au programme, assure-t-il. Elle est trop importante pour tant de comités nationaux olympiques qui ne peuvent rêver de médailles ou même d’envoyer des athlètes aux Jeux olympiques sans la boxe. »
Autre soutien affiché, celui de la participation des femmes aux JO, dont le taux était de 50% lors de l’édition 2024 à Paris. « C’est une réussite remarquable, non pas pour nous mais pour la société » et « je ne suis pas prêt, si je deviens président, à permettre que soit remise en cause cette grande avancée ».
Si le plus grand rêve de Juan Antonio Samaranch, issu d’une riche famille d’industriels espagnols, était celui de devenir un jour, prix Nobel de la paix, celui du fils est de succéder à son père.