Martin Bakole ne s’est pas préparé pour affronter Joseph Parker, ce samedi 22 février à Riyad. Pourtant, le Congolais a accepté de relever le défi d’un tel combat, à peine 48 h avant l’échéance. L’audace d’un homme qui n’a jamais été aussi fort et qui veut forcer son destin.
Martin Bakole est habituellement un homme évité parmi les poids lourds. Que ce soit pour des raisons d’organisation ou de gros sous, puisqu’il ne combat pas sous l’égide d’un gros promoteur du circuit (Ben Shalom), ou pour des raisons plus sportives, le Congolais n’ayant pas une morphologie évidente à appréhender. Pour le Daily Mail, Bakole s’est prêté au jeu d’une pesée non officielle, avec vêtements, chaussures et bijoux, à la veille de son choc en poids lourds contre Joseph Parker ce samedi. Le résultat est bluffant, l’homme (ou le surhomme ?), affiche un poids de 143 kilos pour 1,98 m.
Le natif de Kananga en RDC a toujours été parmi les beaux bébés de la catégorie reine de la boxe, mais à Riyad, il affichera sûrement le poids le plus haut de sa carrière. La raison principale réside probablement dans le fait que l’athlète n’a pas spécialement préparé ce combat. Non pas qu’il n’en ait pas eu envie. Mais, chose rare au top niveau de la boxe mondiale, quand les enjeux financiers et les jeux d’influence en coulisse égalent, voire dépassent celui du sport, Martin Bakole a accepté le défi deux jours à peine avant la tenue de celui-ci.
Une soirée de boxe de haut standing à maintenir
Le 20 février, le Britannique Daniel Dubois, détenteur de la ceinture de champion IBF, s’est vu forcé de déclarer forfait pour son duel face à Joseph Parker, car malade. Bakole, lui, n’a pas laissé passer sa chance. Le boxeur vient tout juste de dépasser la trentaine et d’envoyer Jared Anderson au tapis en août dernier. S’il n’a bénéficié d’aucun camp d’entraînement, il n’a probablement jamais été aussi fort. En témoigne la confiance de son coach Billy Nelson, affichée dans des posts sur X, dans la foulée de l’annonce du forfait de Daniel Dubois : « Nous avons demandé à notre promoteur de dire aux gens concernés que Martin est prêt à s’envoler pour l’Arabie saoudite pour combattre Joseph Parker. Aucun problème. »
Peu de temps après, le deal était scellé. Il faut dire que Turki Alalshikh, à la tête de l’Autorité générale pour le divertissement (GEA) d’Arabie Saoudite qui organise le combat, ne voulait pas déprécier ce qui est présenté par certains comme l’une des plus belles soirées de boxe du siècle, avec en tête d’affiche le combat la revanche entre Dmitry Bivol et Artur Beterbiev. Une fois les 500 000 euros saoudiens alignés – montant avancé par divers médias britanniques – Bakole s’est envolé pour Riyad.
Lui qui cherche une chance pour une ceinture mondiale et qui avait assuré avoir « hâte d’affronter le vainqueur de Usyk-Tyson Fury », après sa dernière victoire à Los Angeles, a saisi l’opportunité au vol. Puisqu’il lui est difficile de s’imposer comme un candidat pour une ceinture, une victoire sans préparation contre un adversaire faisant partie du gratin mondial pourrait lui ouvrir quelques portes. Et pourquoi pas celle vers un combat contre Usyk, tombeur de Fury, qui se trouve être l’homme à abattre chez les lourds, car détenteur des titres WBA, WBC et WBO.
Premier boxeur africain à occuper la première place des classements d’une grande organisation de boxe juste derrière le champion, en l’occurrence celui de la WBA, Bakole ne fera pas l’unanimité parmi les bookmakers. Un combat à si grand enjeu accepté sur le tard fait de lui un véritable outsider. « Je pense que je vais choquer le monde demain, a pourtant annoncé l’intéressé vendredi. Je suis un boxeur. Un boxeur, c’est comme un soldat : à chaque fois qu’on vous demande d’aller à la guerre, soyez toujours prêt. Je suis donc prêt à partir. » Et donc, prêt à gagner ?
