Francis Ngannou a traversé le pire pour faire son retour dans la cage, « Reug Reug » champion surprise, Dricus du Plessis continue de faire briller l’Afrique à l’UFC… 2024 a été une belle année pour le MMA africain, qui peut déjà se frotter les mains d’un futur qui s’annonce brillant, entre étoiles montantes et développement du sport sur le continent.
Francis Ngannou sort comme le grand gagnant du MMA africain de l’année 2024. Pourtant, il a beaucoup perdu. Sportivement, d’abord, dans un combat de boxe où il a subi un K-O terrible contre Anthony Joshua en janvier. Puis une douleur incommensurablement plus grande, la perte de son fils âgé d’à peine un an, est venue l’endeuiller au mois d’avril. Et pourtant, de cette perte immense, le Camerounais a décidé de faire une force pour combattre à nouveau en MMA, contre Renan Ferreira, qu’il a écrasé au premier round pour remporter la ceinture des champions poids lourds du PFL.
Un combat dans la ligue PFL, qu’il a rejoint, étant motivé par « ce qui était envisagé pour le PFL Afrique et l’intérêt qu’ils (les organisateurs) y accordaient ». En effet, Ngannou a notamment accepté de rejoindre l’organisation montante dans la perspective de diriger la branche Afrique de cette dernière, qui devrait voir le jour au deuxième trimestre 2025, avec le développement d’un championnat propre au continent. Un programme qui pourrait profiter à un certain type de profils : les lutteurs sénégalais qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le MMA, quand bien même le sport est encore peu structuré en Afrique. Même s’ils peuvent s’inspirer du parcours de « Reug Reug », autre grande étoile du MMA africain cette année, qui a raflé la ceinture de champion des poids lourds du ONE Championship, à la faveur d’une victoire surprise contre l’invaincu Anatoly Malykhin. Le Sénégalais a d’ailleurs appelé Francis Ngannou à l’affronter pour un duel 100% africain, qui a toutefois peu de chances de voir le jour et dont l’issue ferait peu de doutes.
Du Plessis et Adesanya, un roi est mort, un autre est né
Les deux hommes se sont chauffés par médias interposés et se sont même défiés du regard dans la cage. 2024 a été le théâtre de leur affrontement tant attendu. Israel Adesanya, qui avait déjà perdu sa ceinture de champion, a tenté de l’arracher à nouveau de la taille du Sud-Africain Dricus du Plessis en août dernier. En vain, puisque le Nigérian a été soumis dans le quatrième round.
Un combat très attendu en Afrique parce que les deux hommes se sont provoqués de longs mois, sur fond de légitimité à se revendiquer comme « vrai Africain ». Adesanya ayant promis à Duplessis de « trainer sa carcasse à travers l’Afrique du Sud » après l’avoir accusé d’être un « produit de la colonisation ». Reste que le duel a tourné à l’avantage du Sud-Africain, de quoi consolider son statut de champion acquis en janvier après une victoire sur Sean Strickland, faisant de lui le seul africain champion à l’UFC.
La comète Cédric Doumbè et quelques étoiles africaines
Difficile de résumer l’année de Cédric Doumbè. Si le Franco-camerounais n’a combattu que deux fois, pour une défaite contre « Baki » et une victoire contre Jaleel Willis, il semble avoir ramassé une décennie d’exposition médiatique en 365 jours. L’ancien kick boxeur a concentré sur lui toute l’attention du MMA en France par séquences, quand bien même, il ne représente pas l’élite de ce sport et n’évolue même pas à l’UFC. Chacune de ses sorties a rempli la salle de Bercy à Paris, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Sa défaite à cause d’une épine dans le pied contre « Baki » en début d’année a égratigné sa hype, mais pas assez pour empêcher le public français de prendre sa place pour retourner le voir quelques mois plus tard.
Dans le sillage de l’OVNI Doumbè, d’autres Africains se sont installés dans le MMA mondial, plus sportivement que médiatiquement cette fois. À l’image de Themba Gorimbo, le Zimbabwéen à l’histoire absolument hors du commun, qui a enchaîné trois victoires à l’UFC en 2024 avant d’être stoppé par Vicente Luque en décembre. Témoin de sa détermination à aller jusqu’au bout des choses, il a préféré perdre connaissance dans la soumission de Luque plutôt que de signifier à l’arbitre qu’il abandonnait le combat. De son côté, David Onama, qui vivotait jusque-là à l’UFC lui aussi, a enchaîné deux victoires à la décision cette année, après déjà une année 2023 sans connaître la défaite, de quoi mettre un coup d’accélérateur à sa carrière.
Certaines carrières ont pris un coup
Évidemment, tout n’a pas été tout rose pour le continent. Quelques noms ont connu un exercice 2024 très difficile. À commencer par Mohammed Usman, qui avait connu des débuts canons à l’UFC et qui a connu deux défaites en autant de combats cette année. Tout comme Sodiq Yusuf, qui n’avait combattu qu’une fois en 2023, pour une défaite, et qui a réitéré en 2024. De quoi donner un sérieux coup de frein à son futur dans l’organisation américaine.
En revanche, les perspectives pour 2025 sont réjouissantes. Le PFL préparerait une revanche entre Doumbè et « Baki » pour le deuxième trimestre 2025, De quoi remettre une pièce dans la machine médiatique. Aussi, Israel Adesanya a déjà une date à laquelle il remettra le pied à l’étrier pour se relancer dans la course à la ceinture, le 1er février prochain contre le Français Nassourdine Imavov. La semaine suivante, le 8 février, du Plessis défendra son titre dans une revanche contre Sean Strickland.