Le directeur général du Guichet unique des opérations du commerce extérieur (GUCE), Isidore Biyiha, et le directeur général du Conseil centrafricain des chargeurs (CCAC), Bertin Médard Ngounio, ont signé, le 18 décembre 2024, une convention de partenariat. Selon le GUCE, cet accord a pour principal objectif de faciliter et sécuriser le paiement des frais armatoriaux. Il s’agit des frais payés par des armateurs européens, asiatiques et américains, via leurs consignataires (chargeurs) pour des marchandises en provenance ou à destination de la Centrafrique.
Ces frais dont le montant est de 800 FCFA par tonne de marchandises à l’importation, et de 600 FCFA par tonne à l’exportation, étaient payés en espèces depuis le 1er mars 2024, auprès du consortium togolais Saige/K-Polygone Ca Inc, pour le compte du Conseil centrafricain des chargeurs. Ceci, conformément à un contrat signé le 30 mai 2023 entre ce consortium et l’Etat centrafricain pour l’émission et la gestion du Bordereau électronique de suivi de cargaison (BESC).
Désormais, les frais armatoriaux seront réglés via la plateforme de paiement du GUCE, pour garantir une meilleure traçabilité. Ceci, grâce à la mise à disposition d’une solution technologique robuste pour la gestion et le suivi de la redevance armatoriale, la sécurisation des recettes à travers un dispositif de contrôle et de veille, et le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans ce processus.
Cette convention va permettre au Conseil centrafricain des chargeurs d’obtenir une meilleure visibilité sur le volume des marchandises transitant par les circuits d’importation et d’exportation. « Cela contribuera à une prise de décision optimisée, notamment grâce à l’utilisation d’outils dédiés au traitement des données massives (Big Data) et aux statistiques, mis à disposition pour répondre aux besoins stratégiques des parties prenantes », précise le GUCE.
D’après Bertin Médard Ngounio, « cette digitalisation est un énorme gain en termes de sécurisation des recettes. La RCA est un pays fiscalo-douanier. Sans les recettes relatives à cette fiscalité liée au corridor, nous ne pouvons pas contribuer aux objectifs que les autorités nous ont assignés ». Il a indiqué que la mise en œuvre de cet accord, attendu depuis longtemps, va corriger plusieurs défauts sur ce corridor.
Il s’agit notamment de la fraude et des tracasseries subies par des transporteurs centrafricains et camerounais, contraints de laisser souvent des pots-de-vin. Afin de dénoncer ces tracasseries, ces camionneurs observent constamment des mouvements de grève qui conduisent à la fermeture momentanée de la frontière entre les deux pays.
Ce climat d’insécurité perturbe régulièrement les échanges commerciaux sur le corridor Douala-Bangui, sur lequel transitent des marchandises pour environ 55 milliards FCFA chaque année, selon la douane camerounaise. Ce corridor est névralgique pour la RCA (pays de l’hinterland), en ce qu’il constitue la principale route d’approvisionnement de la capitale centrafricaine.
Source : Investir au Cameroun