L’Assemblée nationale malgache a voté la destitution du président Andry Rajoelina à une large majorité (130 sur 163 députés). Le chef de l’État avait fait prononcer plus tôt ce 14 octobre 2025 la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans la foulée, des militaires ralliés à la contestation ont dit « prendre le pouvoir ». Suivez notre direct sur la situation à Madagascar.
Les points essentiels
► Le 25 septembre, des manifestations ont débuté à Madagascar, portées notamment par le collectif Gen Z. La colère contre les coupures d’eau et d’électricité s’est muée en fronde plus large contre le pouvoir.
► Le président de la République, Andry Rajoelina, 51 ans, est très contesté par les manifestants. Ses consultations menées ces dernières semaines en marge des manifestations n’ont pas calmé la colère.
► Le samedi 11 octobre, une unité de l’armée, le Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat) a appelé à la désobéissance : « Refusons d’être rémunérés pour tirer sur nos amis, nos frères, nos sœurs. » Ils se sont ensuite joints aux manifestants.
► Le 12 octobre, Andry Rajoelina a quitté Madagascar, a appris RFI en exclusivité. Le président malgache a été exfiltré dimanche par un avion militaire français. Il ne serait plus sur le territoire national et sa destination finale reste incertaine.
► Le 13 octobre, Andry Rajoelina a écarté toute démission en appelant à « respecter la Constitution », dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu. Lors de ce direct diffusé sur les réseaux sociaux, il s’est dit dans un « lieu sûr » après une « tentative de meurtre », sans plus de précisions sur sa localisation.
► Le 14 octobre, la présidence de la République de Madagascar a publié sur sa page Facebook un décret « portant dissolution de l’Assemblée nationale » alors que les députés se réunissaient pour entamer le processus de destitution d’Andry Rajoelina pour abandon de poste. Les députés estimant ce décret présidentiel invalide, ils sont allés au bout du vote. « On va prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui et on dissout le Sénat et la Haute Cour constitutionnelle. L’Assemblée nationale, on la laisse continuer à travailler », a indiqué le colonel Michael Randrianirina du Capsat, dans les minutes qui ont suivi. La présidence de Madagascar a dénoncé ce mardi une « tentative de coup d’État ».
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16h45 : Images de la journée à Antananarivo



16h15 : La présidence dénonce une « tentative de coup d’État » et assure que Rajoelina « demeure pleinement en fonction »
La présidence de Madagascar a dénoncé ce mardi une « tentative de coup d’État » après l’annonce par les militaires d’une prise de pouvoir, assurant que le président Andry Rajoelina, destitué par un vote de l’Assemblée nationale, « demeure pleinement en fonction ». « La République de Madagascar ne saurait être prise en otage par la force », a affirmé dans un communiqué la présidence.
15h40 : «L’enjeu des deux côtés c’est de se parer d’une certaine légalité», estime Solofo Randrianja, professeur d’histoire politique à l’université de Toamasina à Madagascar
14h30 : La présidence dénonce un «Fake» au sujet d’une lettre de démission d’Andry Rajoelina
«La présidence de la République condamne la diffusion de mensonges et de fausses informations qui déstabilisent la société et sèment la confusion dans l’opinion publique»
14h10 : Plusieurs institutions dont le Sénat et la Haute Cour constitutionnelle « dissoutes »
Vers 13h15 TU, les militaires du Capsat, qui venaient de prendre la parole face à la population place du 13-Mai dans la capitale, sont montés à bord de leurs blindés sur le parvis du Palais présidentiel d’Ambohitsorohitra, situé en plein centre-ville, relate notre correspondante Sarah Tétaud. Face à la presse, le colonel Michael Randrianirina – celui-là même qui avait appelé samedi ses frères d’armes à cesser de tirer sur la foule – a annoncé la prise du pouvoir et suspendre la Constitution en cours.
Les militaires du Capsat ont également annoncé qu’ils mettaient en place un Conseil des présidents, composés uniquement d’officiers de l’armée et de la gendarmerie. Dans leur déclaration, les hauts-gradés annoncent suspendre également le Sénat, la Haute Cour constitutionnelle, le Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’État de droit ainsi que la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Les militaires ne dissolvent toutefois pas l’Assemblée nationale.
Les militaires du Capsat annoncent également la création d’une Haute cour des réformes. Qui la composera ? Des membres de la Gen Z ? De la société civile ? Aucune information n’a été communiquée pour l’instant à ce sujet.
Enfin, les militaires ont annoncé la tenue d’un référendum qui devrait avoir lieu d’ici 2 ans. Ils nommeront très prochainement, disent-ils, un Premier ministre qui composera un gouvernement civil. Dans la rue, les premiers cris de joie et sifflements sont en train de retentir.
14h : Des militaires présents au milieu de la foule à Antananarivo

13h30 : L’unité de l’armée qui s’est ralliée aux contestataires affirme « prendre le pouvoir »
Le Capsat qui s’est rallié au mouvement de contestation a annoncé « prendre le pouvoir » lors d’un discours à Antananarivo, juste après le vote par l’Assemblée nationale qui a destitué le chef de l’État.
13h : L’Assemblée nationale vote la destitution du président
L’Assemblée nationale de Madagascar a voté la destitution du président Andry Rajoelina. Ce dernier a dénoncé durant le vote une « réunion […] dépourvue de toute base légale », via les services de la présidence, tandis que l’opposition estime, elle, la dissolution illégale.
9h : La présidence publie un décret « portant dissolution de l’Assemblée nationale »
La présidence de la République de Madagascar a publié sur sa page Facebook un décret « portant dissolution de l’Assemblée nationale » alors que les députés se réunissaient ce mardi pour entamer le processus de destitution d’Andry Rajoelina pour abandon de poste.
Source : rfi.fr